Liam est un humain optimisé doué de capacités physiques et mentales améliorées : dû à un très rare dérèglement de la myostatine et de la sécrétion d'acide lactique engendré par de puissantes injections, et grâce à ses entraînements,  sa force, son endurance, son agilité, sa vitesse, ses réflexes, sa durabilité et ses aptitudes cognitives se situent au sommet de la capacité humaine. Ses réflexes surhumains ainsi que son agilité incroyable par rapport à sa masse musculaire font de lui un soldat redoutable. Super-senseur, ses cinq sens accrus lui permettent de réagir dans la plus grande détresse.
Sa force importante lui permet de soulever de lourdes charges, tout comme sa vitesse lui permettant de courir à une vitesse avoisinant les 50 kilomètres heures. Ses réflexes surhumains lui permettent d'éviter certains projectiles à une certaine distance. A bout portant, il devient vulnérable. Capable de faire des bonds prolongés idéals en situation de poursuite, sa force et sa résistance lui permettent d'encaisser d'importants chocs. Son manque d'hésitation à sauter dans le vide s'explique par sa résistance physique.  

Ses multiples formations au sein de l'armée et dans différents organismes militaires lui ont permis de maîtriser plusieurs arts martiaux. Il est expert en escapologie, en criminologie, en mentalisme et en techniques de discrétion, d'espionnage et de contre-espionnage.

Il est un bon stratège capable d'anticiper ainsi que de prédire une action.

Il est expert en combat armé à ou à mains nues. Il est rudement entraîné aux techniques de base de l'infanterie et des opérations spéciales. Il est donc capable d'user d'armes spécialisées ainsi que d'explosifs. Il est expert en stratégie militaire et de survie, en pilotage et en démolition. Ainsi, Liam maîtrise un large nombre d’explosifs, de la simple dynamite au plastique, en passant par des conceptions artisanales.

L’arsenal de Liam dépend des circonstances pour lesquelles il doit se préparer, et comporte différentes armes automatiques, ainsi qu'une vaste variété de revolvers, de grenades et de poignards de combat. Expert au maniement du poignard et du bâton d'eskrima, il est un redoutable combattant au corps à corps, et a tendance à sélectionner ses armes et accessoires afin de pouvoir s'adapter au mieux au terrain.  

◊ Pseudo :  GroovyPoney. Parce que j'ai pas de pseudo, vraiment. Et celui-ci me fait rire ! ◊ Age : ici ◊ Pays : Suisse ◊ Inventé, Scénario, Marvel : Inventé ◊ Je souhaite être parrainé.e : Non ◊ J'ai découvert le forum grâce : A Enora. Et il y a quelques temps, je jouais Danny Rand. J'avais dû vous quitter, mais je suis de retour. :D ◊ Multicompte : Non   ◊ Un dernier mot : David Hasselhoff.

« Monsieur Stryker, il se réveille... » Murmura craintif un scientifique à la blouse tâchée de crasses et de sang. Les consoles face au groupe scientifique ne présageaient rien de bon. Des signaux stridents et agressifs semblaient signaler des erreurs critiques et successives. Tous réfugiés dans une cabine blindée, ils regardaient avec crainte et effroi leur expérience échouée. En bas, dans une large pièce extrêmement bien gardée, un homme gisait sur une table d'opération. Un corps sanglé, emprisonné dans une camisole, s'agitait soudainement. Pas de traces de convulsions, seulement celui d'un réveil enragé et prématuré.

« Bon sang ! Impossible ! Une autre dose, vite !! » Hurla William Stryker, tout en faisant de grands gestes pour commander à ses hommes de reprendre leurs activités. Seulement, aucun protocole ne semblait suffire à calmer cette personne, furieuse et agonisante. William Stryker lui-même quitta la pièce sécurisée pour administrer une énorme dose de calmant à ce mystérieux rescapé, au visage tuméfié.
Le contenant semblait alors agir conformément aux plans de ce mystérieux commanditaire aux cheveux gris et au visage anguleux. Comme rassuré, celui-ci prit le temps de se remettre de ce bref moment de panique. Néanmoins, les graves blessures visibles sur le visage de l'homme endormi se résorbaient à vue d’œil. Si l'on pouvait croire pendant un instant à l'achèvement certain d'une tâche importante, le soulagement ne fut que de courte durée : l'homme emprisonné déchira les liens qui l'entravait par la simple force de ses bras. Un cri grave et glaçant statufia l'assemblée, et le prisonnier se leva soudainement de la table d'opération, haletant et grognant, le regard perdu.

« Matricule X-99... ? » Demanda Stryker, prudent, prêt à sortir un pistolet de son étui. L'expérience ne répondait pas, se redressant pour le moment du haut de son mètre quatre vingt-treize pour mieux observer les alentours mornes et inquiétants. Toujours silencieux, l'optimisé jeta un regard inquisiteur à son vis-à-vis.

« Matricule X-99... ?!! » Répéta-t-il encore une fois. Sous un commandement discret, les agents armés de fusils d'assauts qui encerclaient la pièce se mirent à braquer l'inconnu.
Liam Sarce se doutait alors de ce qu'on attendait de lui : il a dû de toute évidence subir plusieurs expériences visant à le remettre sur pieds, et sans doute bien mieux. Ayant constaté qu'il bénéficiait d'une force surhumaine après avoir déchiré ses liens par simple mouvement, il profita de sa proximité avec la table d'opération pour s'en emparer rapidement, pour de suite la jeté sur la baie vitrée. Suite à cela, une alarme retenti, et plusieurs portes blindées se refermèrent. Stryker voulut sortir son arme, mais fut aussitôt désarmé. Avant de pouvoir ouvrir le feu, les soldats durent renoncer à leur cible, celle-ci prenant en otage leur chef.

« Ne tirez pas !! » Commanda celui-ci, s'efforçant de garder son calme et tentant de ramener le Matricule X-99 à la raison.

« Matricule X-99 ; Liam Sarce. Vous êtes un ancien Marines. L'un des meilleurs. Reconnaissance de terrain, des troupes et tireur d'élite. Vous aviez intégré une unité spéciale avant d'avoir failli mourir... nous vous avons sauvé, nous vous avons donner plus qu'une seconde chance, et mieux qu'une nouvelle vie, pour une cause plus grande que celle de votre nation... »

Stryker sentait le cœur de Liam battre la chamade contre son dos. Un rythme cardiaque anormal, et une force impossible à annihiler à main nue. Aucun discours, aucune explication ne semblait pouvoir résonner l'homme qui tout à coup, se mit à faire feu sur les soldats. Dix d'entre eux moururent d'une balle parfaitement logée entre les deux yeux. Les cinq autres qui restaient ne pouvaient pas tirer, mais l'arme de Liam était déchargée. Stryker sorti de sa poche un tazer, et attaqua son agresseur à la jambe. Rien n'y faisait, si ce n'était qu'attiser d'avantage de rage chez l'ancien soldat. Un puissant coup de revers à la tempe fit sombrer l'instigateur dans le comas.

Inconscient mais toujours otage du Matricule X-99, l'occulte chef commanda au groupe d'ouvrir les sas de sécurité. Craignant la mort de William Stryker, ils s'y exécutèrent et immédiatement, Liam s'échappa avec lui, quittant rapidement le complexe avant de se retrouver en pleine forêt. Echappant rapidement l'espace protégé en recourant à sa force pour déchirer quelques grillages, il profita du réveil de Stryker pour l'interroger. Le jetant vulgairement au sol pour ensuite l'immobiliser, il se saisit de son poignet pour y exercer une torsion déjà douloureuse.

« Qui je suis... ? »

Stryker ne répondait pas. Liam lui brisa une phalange en usant de son autre main. L'homme hurla de douleur, et bégaya : « M-Matricule X-99, t-tu es un... un projet qui a échoué. Rien de plus... »

Un deuxième doigt.

« Je m'appelle Liam Sarce, et j'étais soldat. Je veux en savoir plus. »

« Il n'y a rien de plus à savoir. Tu es un travail inachevé, une expérience ratée. Tu es maintenant comme eux, comme ceux que tu devais mépriser. »

« Halte ! Plus un geste ! » Des renforts arrivaient au loin. Une escouade armée et quelques molosses venaient d'être lâchés. De justesse tiré d'affaire, Stryker voyait néanmoins son projet s'enfuir. Commandant ses hommes de rattraper et de tuer cette nouvelle arme X en liberté, celle-ci pu tout de même les distancer.



Dans un petit pub plutôt bien entretenu, Liam, méconnaissable dans son manteau épais, sa casquette et ses lunettes de soleil, savourait paisiblement un burger. Décontracté, il bu une grande gorgée de sa bière, avant de mêler le goût délicieux de cette stout avec celui du cheddar fondant et du steak saignant comme il pouvait l'être au mieux. Il commanda un nouveau verre à la charmante serveuse et barmaid, qui s'y mit de suite. A cette heure-ci, il n'y avait que très peu de clients, juste une bande d'étudiants qui venait de sortir de la fac pile pour l'happy hour, et ce combo de connards au comptoir, qui sifflaient les fesses de la demoiselle à chaque fois qu'elle passait à proximité d'eux. D'autres blagues salaces et un nouveau sifflement agaça Liam, qui s'exclama :

« Oh ! Les poivrots ! On peut pas boire sa bière tranquillement, ici ? »
« Merci Monsieur, mais laissez. Ça fait partie du métier. » Affirma-t-elle en posant la bière de Liam à sa table, avec une nervosité mal dissimulée.

« Qu'est-ce qu'il a, le clodo ? »
« Les garçons, pas de bagarre, s'il vous plaît... » Supplia la jeune femme, craintive.
« T'as entendu, le clodo ? Finis ton burger et casses-toi ! »

Liam esquissa un léger sourire amusé avant de finir sa bière d'une seule traite, puis de jeter son burger à la figure de l'un des deux hommes. Il confia aussitôt son argent et son pourboire à la serveuse, pour partir sur une plaisanterie amer : « Ça aurait pu être un verre, mais la dame a dit « pas de bagarre », alors c'est un burger... »

Une fois à l'extérieur du bar, Liam senti quelqu'un lui tirer l'épaule. Il se laissa aller à la poigne de l'homme derrière lui sans lui résister, avant de ressentir la bien légère douleur d'un coup de poing sur la joue. Celui sur qui il avait jeté son burger avait certainement attendu d'être à l'extérieur avant de déclencher une bagarre. Calme et feignant l'indifférence, l'ancien Marines ne fut pas tout autant impressionné à la vue d'un couteau.

« Range ton cure-dent, le moche. »

« J'vais t'saigner... »

Liam usa le minimum de sa force ainsi que de sa technique pour désarmer son assaillant d'un simple geste. Une fois l'arme en main, il l'a balança comme une vulgaire brindille, quelque part derrière lui.

« Pas aujourd'hui... »

Alors que Liam s'apprêtait à partir, il reçut un autre coup, cette fois dans le flan. Aucune douleur, juste encore une fois, un peu plus d'agacement. Il se tourna en soupirant et en haussant les épaules. Un bref regard insistant et bouillonnant, puis un imprévisible coup de poing qui immédiatement, déséquilibra le roublard, tombant inconscient au sol. Son ami, juste derrière lui, observait l'homme aux cheveux longs avec crainte.

« Bon, tu veux t'y mettre toi aussi, ou j'peux partir ? »

« N-non... c-c'est bon... »  

Mais Liam n'eut pas le temps de tourner le dos qu'il vît au loin une berline noire s'arrêter au bord du trottoir. De la voiture descendit deux hommes en costumes, se dirigeant vers lui sans se soucier de l'altercation. Laissant d'ailleurs les deux hommes prendre la fuite, ils présentèrent ensuite leurs badges. Il s'agissait de deux agents du SHIELD. Si dans ses lointains souvenirs Liam se serait souvenu de cette organisation, il était pour le moment sur ses gardes.

« Vous n'étiez pas facile à trouver, Liam. »

Le grand brun ne bougeait pas, restant fixement à sa place, les mains plongées dans les poches de son habit. D'un naturel décontracté et irrévérencieux, il rétorqua :

« C'est le but. Vous êtes qui ? »
« Agent Williams et Nills. Strategic Homeland Intervention Enforcement Logistics Division. » Débita-t-il avec son air grave, tout en présentant son badge avec une légère insistance.

« Si vous êtes comme les enflures qui m'ont prit pour leur rat de laboratoire, on risque de ne pas bien s'entendre. »

« … Vous reprendriez bien un burger ? »

Liam haussa les épaules. Le groupe prit place autour d'une table dans le même pub qu'avant. Profitant de frais qui n'étaient pas les siens, l'ancien Marines reprit une bonne assiette du vaillant combo cheeseburger-frites, avec une autre stout de cinquante centilitres. La conversation bien entamée, Liam comprit rapidement que les agents venus le retrouver étaient des alliés qui n'hésitaient pas à relater de souvenirs importants.

« Vous étiez détenu par William Stryker, un télévangéliste malheureusement populaire et de surcroît très dangereux. Il est à la tête d'un groupe paramilitaire voulant la destruction des mutants. Il n'est pas à son premier coup, et ses intentions est de créer de puissants soldats pour l'aider à parvenir à ses fins. Vous n'êtes de loin pas la seule expérience X en cavale. Vous étiez le candidat parfait : soldat d'élite, avec des compétences innées. Vous optimiser et vous laver le cerveau était leur objectif. »

« J'ai pigé tout ça. Ce que je veux savoir, c'est si j'ai une maison. Si j'aime quelqu'un, si je peux retrouver ma vie d'avant. J'ai plus de guerre à mener. » Soupira Liam, sa voix faisant écho dans le verre qu'il tenait au bord de ses lèvres.

« C'est pour cela que nous voulions vous retrouver, Liam... » Révéla tristement le jeune agent Nills, probablement une nouvelle recrue accompagnant son mentor sur le terrain. Tous deux disposèrent plusieurs clichés sur la table. Une scène horrible que l'ex-élite américain comprit de suite.

« Votre famille, Liam, a été retrouvée morte dans leur domicile. Votre femme, Liana, et vos deux enfants. Nous sommes désolés. »

La mâchoire et les poings serrés, Liam se retenait pour ne pas sombrer. La rage et la tristesse se confondaient, et se manifestaient par des tremblements qui faisaient vibrer la table. Craignant qu'il ne finisse par céder à ses pulsions, l'agent Williams se montra plus ferme et plus insistant, s'avançant prêt de l'homme, pour se confronter à son regard bouillonnant.

« Il y a une guerre, Liam. La plus difficile que nous avons à livrer. Stryker n'est pas le seul ennemi, et c'est certainement ses hommes qui ont tués votre famille. Il ne s'agit plus d'intérêts à défendre, il ne s'agit plus de répondre à des ordres. Il faut tout simplement agir. »

Pas de souvenirs, juste de la rage. Liam, après quelques minutes de silence passées à se ressaisir, acquiesça, sans cacher son désir de vengeance et d'obtenir d'avantage de réponses.

« … Donnez moi des armes. »

Il se passe tellement de choses dans un fond de verre. Liam, assis sur une chaise haute de comptoir, penchait lentement son verre de gauche à droite, en regardant le peu de bière qui lui restait obéir à ses mouvements. Perdu dans ses pensées, ce moment de solitude semblait le conduire à quelques questionnements qui jusque là, furent toujours reportés. Il n'y a pas toujours besoin de réponses – surtout quand il s'agit de futilités pareilles : des rêves qui ne sont que des rêves, des migraines qui ne sont que des migraines.

Liam posa sa bière et s'empara du journal. La double page locale relatait de deux faits importants. Le premier, le décès accidentel d'Oliver Eideberg, en politicien militant contre les violences de la garde de la maison Magnus, actionnaire majoritaire de nombreuses industries du même nom sur l'île. L'article dresse sur une page le panégyrique du mort et présente en même temps les condoléances de la rédaction, puis de la famille. Aucun élément ne manquait, entre autres le rachat d'une des filiales par Osborn Cie, s'engageant dans une campagne de modernisation.

Avant de poursuivre sa lecture, Liam termina son verre d'une seule traite avant de lever le regard vers le bar. Il cherchait le bar tender du regard, avant de s'attarder maladroitement sur une femme à seulement trois tabourets de lui. Une jolie rousse d'environ le même âge que lui. Et même si l'ex-Marines semblait n'aimer boire que des stouts, il leva son verre en direction de la dame, qui savourait quant à elle une bière blonde. Après avoir commandé la même sorte de bière qu'avant, il se remit à perdre son temps à lire des articles qui au final, ne faisaient que le ramener à son ancienne activité de soldat d'élite.

La seconde page locale était consacrée à la disparition de... « Pfff... fuck that shit. » Liam interrompit sa lecture et bu une grande gorgée de sa bière, avant de retenir un puissant rôt dans sa bouche. Il prit sa tête entre les mains. Cette posture lui permettait de mieux se concentrer. Les yeux clos, il écoutait le silence intérieur. Des clients voisins chuchotaient entre eux ; une bande de jeunes venus profiter de l'happy hour ; encore une scène vue dans un rêve qui n'était qu'un rêve. La jeune femme à côté de lui, qu'il observait au milieu d'un faible écart entre son majeur et son index, ne semblait pas attendre qui que ce soit. Pour se donner un peu de courage et songer à autre chose qu'à des complots qui ne le regardaient plus, il but, et se déplaça jusqu'à elle, faisant traîner son verre sur le comptoir.

Il l'observa une brève seconde avant de constater un collier militaire autour de son cou. Quelques cicatrices visibles sortant du col de son haut, et sur les mains. De toute évidence, il n'était pas le seul à avoir servi dans les forces militaires. Il l'aurait bien abordée en mentionnant ses différentes positions, mais il ne s'en souvenait pas très bien. Non pas un traumatisme suite une mission périlleuse, mais un flou brumeux épais, inexplicable, qui quelques fois s'estompe pour offrir un chemin étroit vers un bien maigre indice.

« Marines ? » Demanda la rouquine, avec un léger sourire en coin dissimulé derrière son verre.

Liam haussa les épaules.

« Brigadier général. Reconnaissance de terrain, des troupes et tireur d'élite. Sergent d'unités spéciales ... » Répondit-il de sa voix grave et râpeuse, avant de demander quelques salés au serveur de passage. « Et toi ? »

« Lieutenant, section terrain du Strategic Homeland Intervention Enforcement Logistics Division. »

Liam siffla et leva son verre : « Waw. A la santé du lieutenant. » Ils trinquèrent avant de faire les présentations.

« Liam. »

« Enora. Tu fais quoi ici ? »

Liam termina sa pinte et commanda deux shooters de rhums bruns. Il en prit un, et en posa un face à Enora. « Pas grand chose. J'apprécie. »

« C'est déjà bien... » Souriait tendrement Enora, trinquant à son tour avec Liam. Pendant sa gorgée, ses yeux rivés au dessus des larges épaules de sa nouvelle rencontre s'écarquillèrent, avant de progressivement s'affûter. L'ex Marines se tourna de trois quart pour remarquer l'arrivée de cinq hommes tous observant l'agent du SHIELD, et s'avançant rapidement. Elle s'empara fermement de son verre, sans le lâcher. Une chose qu'un soldat faisait lorsqu'il avait besoin d'une arme improvisée.

« C'est pas tes affaires, et évite de te faire remarquer. » Murmura-t-elle avant de prendre une mine à la fois tendue et faussement avenante vers celui qui semblait être à la tête du groupe.

« Il veut les récupérer. » Débuta l'homme vêtu d'une veste en cuir. Liam souriait, moqueur, en constatant la dégaine de l'homme lui évoquant les pitres qui servaient de vigiles à l'entrée des boîtes de nuit les plus ennuyeuses et communes que chaque ville possédait.

« Il m'a déjà prit suffisamment de choses. Barrez-vous les gars, c'est ni le moment, ni l'endroit. »

Un autre homme s'avança pour se saisir de l'épaule d'Enora. Liam, avec beaucoup de vigueur, s'empara du poignet de l'inconnu avant que celui-ci ne puisse la toucher. Surpris, il tentait de se dégager de sa poigne, se débattant par accoues. La force de celui qui accompagnait la rouquine semblait alors surnaturelle.

« C'est qui, ce blaireau ?! » S'exclama le captif, soudainement projeter en arrière. Il tomba au sol, et  Enora fracassa son verre contre le front de celui qui voulait de toute évidence lui sous tirer quelque chose. Le crâne ouvert, il commanda à ses trois autres hommes de se saisir d'elle. Armés de couteaux, ils furent néanmoins facilement mis hors d'état par les deux ex-soldats. Liam attrapa l'homme en cuir par le col, et colla violemment son crâne contre le comptoir. Pour ne pas inquiéter le lieu d'avantage, Enora présenta son badge et s'annonça comme membre supérieur du SHIELD. Liam semblait ne pas avoir oublier les techniques d'immobilisations et de combat rapproché, si bien qu'il opéra immédiatement à une clé de bras. De son autre main, il se saisit des papiers d'identités de leur agresseur.

« Benjamin Daniel Goslin. Qui t'envoies, asshole ? »

« Mon ex-mari. » Coupa court Enora, en faisant comprendre par ses gestes qu'elle souhaitait que Liam libère le captif. Il recula de quelques pas, et Enora, d'un geste rapide de la main, le guida à l'extérieur jusqu'à sa voiture. Pendant leur marche, la lieutenant ne manqua pas de mentionner la force surhumaine de Liam.

« Tu es un émergé ? »  Demanda-t-elle nerveusement, d'un pas rapide.
« Ceux qui pètent les plombs, là ? Non. »
« D'où tu sors une force comme ça ? T'es un gros gabarit, mais quand même... »
« Longue histoire. »
« Tu viens avec moi. J'ai le temps. » Insista-t-elle fermement.
« Pas ce genre de longue histoire. Longue histoire, genre je m'en souviens pas. Et ce type qui te voulais quelque chose, c'était qui ? »
« Longue histoire. »

Ils montèrent dans la voiture d'Enora.

« Longue histoire. »
« J't'ai sauvé les miches. Tu pourrais au moins me dire pourquoi ils voulaient te planter... »
« Tu n'as sauvé personne. »
« Ok, mais on a pas bu les shooters de rhum, alors pour ça aussi tu devrais me dire ce qu'il se passe. »
Enora retînt un léger rire, soupira et poursuivit, les yeux rivés sur la route.
« Un ex dangereux. »
Liam haussa les sourcils et ria : « Sérieusement ? Qui voudrait chercher des noises à un haut gradé du SHIELD ? »
« Quelqu'un qui fréquente quelques pourris avec une bonne couverture. »

Enora s'arrêta au bord d'un trottoir, se tournant ensuite vers Liam.

« Ça va si je te dépose ici ? Tu as quelque part où aller ? »
« Ouais, l'hôtel est pas loin. »

Enora se remit lentement en route après un profond soupir, consciente de s’immiscer dans une nouvelle histoire compliquée.

« T'as l'air d'être un type bien, mais assez sanguin. Et puis avec ce que tu sais faire, il ne vaut mieux pas que tu te montres de trop. Enlève-moi juste d'un doute : t'es pas recherché ? » S'inquiéta Enora de devoir privilégier son rôle au sein du SHIELD plutôt que de celui qui la convenait mieux à cet instant. Liam soupira, jura à voix basse, avant d'expliquer : « J'en sais pas plus que toi. J'crois bien que ce que je suis, c'est pas héréditaire. On me l'a fait. Quelqu'un me l'a fait et ça fait longtemps que je suis en cavale. J'sais quasiment rien d'autre... »

Il était trop tard pour faire demi-tour. Enora, avec un fond de regret, conclut : « J'ai une famille, et je ne veux pas que des problèmes arrivent jusqu'à eux. Tu dors sur le canapé, et tu te casses demain matin après le brunch. Ok ? »

« Ouais. Ok. Merci... » Sourit-il avant de s'incruster confortablement dans le siège de la voiture.

Le trajet se fit dans le silence, et Liam avait pu trouver un refuge pour la nuit. Étonnement serein malgré ses nombreux tumultes, il espérait tout autant qu'Enora de n'avoir à jamais reprendre les armes, ni à se servir de ses capacités dont il ignorait encore toutes leurs étendues. Le fugitif décida néanmoins d'engager à nouveau la conversation jusqu'à leur arrivée. Les deux anciens soldats éprouvaient certainement bien plus de sympathie l'un pour l'autre une fois la voiture garée dans le garage de la maison, loin de la ville.

« J'ai trois gamins, alors pas de bruit quand tu entres. »
« J'suis aussi silencieux qu'un renard. » Enora haussa les sourcils et sourit, notant le gabarit imposant de Liam. Il rectifia : « Ok. Un gros renard. »

Une fois dans la maison, Enora laissa le canapé du salon à son invité.

« Canapé. Bonne nuit. »
« Ouais... » Soupira Liam en s'installant calmement.